Hayon élévateur : pour économiser, pensez à la sécurité
Plus de 220.000 véhicules professionnels sont équipés d’un hayon élévateur en France, dont 60% sur des poids lourds. Très utiles pour manutentionner de lourdes charges, ces dispositifs doivent être vérifiés régulièrement pour assurer la sécurité des personnes qui les manipulent et celles à proximité. Cette vérification est également essentielle pour avoir la garantie que les charges transportées seront bien maintenues à leur place pendant la manutention. Pour des questions de sécurité, voici donc quelques points à respecter.
Bien choisir son matériel
Pour travailler en sécurité, la première chose à faire est de s’assurer que le matériel à disposition est bien adapté à l’utilisation qui va en être faite. Concrètement, le hayon élévateur doit d’abord être compatible avec la carrosserie et le châssis du poids lourd sur lequel il sera fixé. Si ces deux éléments ne sont pas capables de résister aux efforts que va exercer le hayon sur eux, il y aura un risque de casse ou d’accident. Il faut aussi vérifier la capacité de la batterie, ainsi que la puissance de l’alternateur. Ce sont elles qui détermineront l’aptitude ou non du véhicule à alimenter le groupe électro-hydraulique nécessaire au bon fonctionnement du hayon.
Le matériel doit également être sélectionné en fonction de la masse, mais aussi du volume et de la forme des charges à manutentionner. Pour ce point, il convient de vérifier la capacité nominale du hayon et de choisir ses dimensions en fonction de celles des poids à manipuler. Pour des raisons de sécurité, l’équiper d’un système permettant d’immobiliser les charges lors des opérations de levage et de descente parait tout aussi pertinent.
Enfin, il est recommandé de vérifier la conformité du matériel, et de son installation. Le hayon élévateur est considéré comme une machine par le décret n°92-765 du 29 juillet 1992. Il doit disposer de l’auto certification CE et être homologué NF EN 1756-1+A1 depuis le 9 mai 2008. Comme pour tout autre appareil de levage, le hayon doit également avoir son carnet de maintenance.
Quels tests subit le hayon pendant sa (re)mise en service ?
Une fois le matériel intelligemment choisi, le hayon doit être mis en service par un professionnel. Cette étape est obligatoire et également valable pour une remise en service, après des travaux de maintenance ou une durée d’inutilisation prolongée. Cinq phases sont clairement définies dans l’arrêté du 1er mars 2004.
Phase 1 : L’examen d’adéquation
Défini dans l’article 5-1 de l’arrêté, cet examen doit être réalisé par un vérificateur. C’est lui, et lui seul, qui va juger de l’adéquation du matériel avec les tâches prévues par l’utilisateur du hayon.
Phase 2 : L’examen de l’état de conservation
Dans l’article 9 de l’arrêté, cet examen est décrit comme permettant de vérifier plusieurs points liés à la fixation de divers organes du hayon au véhicule : les bras, les vérins, les raccordements hydrauliques, la poutre porteuse… Le vérificateur va également s’assurer de la présence des dispositifs de sécurité et des arrêts d’axes, entre autres.
Phase 3 : L’essai de fonctionnement
Le vérificateur va vérifier cette fois, en conformité avec les articles 6b et 6c, que le hayon se comporte bien dans différentes conditions d’utilisation (les plus proches des paramètres extrêmes autorisés par le fabricant). Ainsi il teste les mouvements classiques lors d’opération de levage / descente / inclinaison, mais aussi s’assure de l’étanchéité de pièces comme les vérins, ou encore vérifie la charge maximale autorisée pour la machine.
Phase 4 : L’épreuve statique
Dans cette phase, le vérificateur doit faire supporter au hayon élévateur la charge maximale d’utilisation multipliée par un certain coefficient, et ce, pendant un temps défini (article 10 de l’arrêté). La charge maximale et le coefficient sont généralement donnés par le constructeur. Lorsque ce n’est pas le cas, les valeurs retenues se réfèrent à celles indiquées dans la NF EN 1756-1. Pour valider ce test, le hayon ne doit présenter aucun défaut / déformation.
Phase 5 : L’épreuve dynamique
Dernier essai, cette fois défini par l’article 11 de l’arrêté, l’épreuve dynamique consiste à utiliser le hayon avec sa charge maximale d’utilisation multipliée par un coefficient. De la même façon que précédemment, le vérificateur utilise les informations du fabricant ou, à défaut, de celles mentionnées dans la NF EN 1756-1.
Il ne faut pas hésiter à demander à l’installateur les résultats des vérifications réalisées lors de la mise en service du hayon élévateur. Ces informations sont très importantes.
Contrôler périodiquement le hayon : une obligation
Plus de la moitié des hayons élévateurs installés sur des poids lourds ne sont pas contrôlés régulièrement, un chiffre qui peut sembler effrayant quand on sait que la fréquence moyenne d’utilisation est de 10 fois par jour. Le contrôle périodique des hayons étant obligatoire depuis le 1er mars 2004, toute entreprise qui ne respecterait pas la loi encourt une amende de 3750€ par véhicule. Ce contrôle doit être réalisé tous les six mois maximum (soit deux fois par an minimum), mais pour des questions de sécurité, il est conseillé de rapprocher ces vérifications si le hayon élévateur est très souvent sollicité. A noter également qu’en cas d’accident corporel en lien avec l’utilisation d’un engin de levage non entretenu, le chef d’entreprise est jugé pénalement responsable et s’expose à 5 ans de prison assortis d’une amende de 75.000 €.
En pratique, lors du contrôle du hayon, l’utilisateur de la machine doit remettre au vérificateur différents éléments :
- le carnet de maintenance à jour
- le certificat de conformité de la machine
- le manuel d’utilisation
- le ou les rapports de vérification déjà effectué(s) sur le hayon
Comment sont faites les Vérifications Générales Périodiques (VGP) ?
Les Vérifications Générales Périodiques (VGP) ressemblent de près aux vérifications effectuées lors de la mise ou remise en service du hayon élévateur. Le vérificateur réalise l’examen de l’état de conservation et l’essai de fonctionnement tels que définis dans les articles 9, 6b et 6c de l’arrêté du 1er mars 2004 et exposés plus haut dans cet article.
Au vu de la gravité que peuvent avoir les accidents impliquant des engins de levage et des sanctions applicables, il est donc préférable pour des raisons sécuritaires (mais aussi économiques) de réaliser l’entretien et la maintenance des hayons élévateurs comme le prévoit la loi.